Réalisation: Nicolas Philibert
Image: Richard Copans, Frédéric Labourasse, Erich Pittard, Eric Millot, Daniel Barrau
Son: Jean Umansky
Montage: Marie H. Quinton
Musique:: Philippe Hersant
Production: Les films d'ici
Pour une fois, ce ne sont pas les jeunes gens musclés aux jambes interminables qui sont les stars aux Etats-Unis, mais une dame française à l’âge canonique – pour ainsi dire! Une institution. Un certain Jimmy Johnson de San Francisco est mis au défi de parcourir l’intégralité du Louvre en 9 minutes et 45 secondes. La «bande à part» de Godard y est parvenue avec deux secondes d’avance.
Nicolas Philibert, lui, se donne un peu plus de temps, même s’il préfère un regard simple et direct aux grandes explications. Un regard à la fois enfantin et ludique, analytique et raffiné nous révèle la complexité et la richesse de la topologie de LA VILLE LOUVRE, sans toutefois recourir à la didactique et à l’anecdote qui rendent bien souvent la visite d’un musée assommante, à l’image de nos promenades scolaires d’antan.
L’oeil de Philibert s’aventure surtout dans les coulisses, transgressant les niveaux hiérarchiques, et rendant ainsi les structures et les processus visibles. Son mode narratif et sa rhétorique évoquent plutôt la musique ou la chorégraphie: ils se matérialisent dans un sens aigu du détail et s’ouvrent sur de nouvelles perspectives qui ne cessent de surprendre.
En assistant par exemple aux problèmes que peut engendrer l’installation d’une toile de cinq mètres sur vingt, le spectateur est à même de se figurer l’exploit qu’a représenté la «fuite des trésors» du Louvre en été 1940, lors de l’arrivée des Allemands en France, telle qu’elle est relatée dans le reportage d’Egon Erwin Kisch. Mais avant tout, le spectateur comprend que le Louvre est une star à part entière, une vedette que la «grande nation» ne sacrifiera à aucun prix.
Visions du Réel Nyon
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